Suite à nos envois de courriers du 15 janvier 2018 aux 5 députés et 3 sénateurs de Côte d’Or concernant les mesures annoncées lors du CISR du 9 janvier 2018 (voir ici ), nous avons obtenu, à la date du 6 février, plusieurs RDV.
Vous en trouverez les débriefs dans cet article !
Samedi 3 février, rencontre avec Mme la Sénatrice Anne Catherine LOISIER
Première à nous avoir répondu, elle nous a accueilli avec simplicité et grande ouverture d’esprit à la mairie de Saulieu (21). Nous étions 3, Cédric, Florian et Christelle.
L’entretien a duré 1h15.
Mme Loisier ne nous connaissait pas du tout, nous avons donc commencé par lui faire un historique rapide de notre mouvement, avec la présentation de tous les pétales : FFMC, Mutuelle, ERJ, AFDM, Loisirs…
Elle entre ensuite dans le vif du sujet : la mesure des 80kmh !
« Suite à l’annonce des mesures du CISR du 9 janvier dernier, les antennes départementales de la FFMC (Fédération Française des Motards en Colère) ont réagi à la hauteur de la colère que suscitent ces mesures aussi impopulaires qu’inefficaces. »
La FFMC, dont la FFMC Côte-d’Or, milite pour une politique de sécurité routière qui vise à éviter les accidents par un continuum éducatif et une bonne gestion des infrastructures.
Elle fustige la rentabilité des radars, déjà mise à mal par un rapport sénatorial, dont l’utilisation des fonds récoltés servirait à d’autres fins qu’aux investissements en sécurité routière.
La FFMC propose notamment que :
· l’argent récolté par les radars serve à plus de sécurité pour les usagers : entretien des routes, doublage des glissières de sécurité… ;
· les autoroutes, réseau le moins accidentogène, soient rendues aux usagers et accessibles gratuitement. ;
· les recommandations du CEREMA sur la prise en compte des deux roues motorisés dans la conception des infrastructures routières soient enfin rendues obligatoires ;
· les professions de l’enseignement de la conduite soient revalorisées et préservées de la concurrence des formations par Internet ;
· les « stages de sécurité routière » soient proposés gratuitement dans les 12-24 mois après le passage du permis, ou tous les 10 ans pour tous les conducteurs.
Là se trouvent les réels gisements de sécurité routière et leur mise en œuvre est urgente.
Concernant les pays observés, la Norvège expérimente à l’inverse des routes qui passent d’une limitation de 80 à 90 km/h, avec en parallèle une amélioration des infrastructures routières. Le bilan actuel est une meilleure fluidité dans le trafic et moins d’accidents.
Deuxième à nous avoir répondu, elle nous a accueilli à sa permanence parlementaire de Montbard (21) avec son assistant parlementaire. Nous étions 2, Cédric et Christelle.
L’entretien a duré environ 35 minutes.
Après une présentation de notre Mouvement qu’elle ne connaissait pas, nous lui avons exposé notre vision de la politique de sécurité routière menée par le gouvernement et plus encore sur les dernières annonces du CISR du 09/01/2018.
Bien qu’elle ait reconnu que l’état des infrastructures et l’enjeu de la formation étaient également au coeur des problématiques de l’accidentalité routière, Mme la députée n’a pas réellement su nous donner les bons arguments justifiant la prise de décision d’abaissement de vitesse.
Les chiffres et documents que d’autres députés LReM ont présenté à nos collègues d’autres antennes départementales nous ont également été montrés, lus.
Une chose est sûre, au sortir de cet entretien, si nous ne le savions pas… faire de la moto c’est dangereux, ça peut tuer et il est risqué de faire de la moto, parcequ’en fait il y a quand même beaucoup de morts en moto…
Nous remercions Mme de Courson de nous avoir reçus et retenons que cet entretien lui aura permis de connaître la FFMC ainsi que notre ancrage dans la formation des usagers de la route, notamment par le biais de l’ERJ et l’AFDM.
Il nous a accueilli à sa permanence parlementaire de Dijon (21), de manière conviviale et simplicité. Nous étions 4, Cédric, Denis, Florian et Christelle.
L’entretien a duré 1h.
Après une présentation de notre Mouvement qu’il ne connaissait pas, une discussion a eu lieu autour des problématiques motos en général.
Mr le député circule en 125 cm3, avec l’équivalence du permis B et a vécu quelques déconvenues que nous connaissons tous bien en tant que motard. Cette expérience lui a permis de mieux comprendre nos argumentations, tant sur les mesures de sécurité routière que sur les sujets des Zones à Circulations Restreintes (ZCR).
Nos échanges se sont passés dans la convivialité et à bâtons rompus, mais nous avons tout de même pu se faire se questionner Mr le Député sur les questions de pertinence des dernières mesures dites de « sécurité routière ».
Il nous a demandé nos avis sur les plaques, les gants, la baisse de vitesse mais aussi sur les futurs Equipements Personnels Individuels (EPI).
Nous avons alors pu expliquer que la FFMC a toujours milité pour un bon équipement du motard, mais par l’incitation et non l’obligation ainsi que la demande depuis de nombreuses années de la baisse de la TVA sur ces équipements.
Comme la plupart des personnes à qui nous en parlons, nous l’avons surpris en indiquant que pour nous la présence policière ou gendarme sur le bord des routes serait bien plus porteuse et préventive que le simple flash d’un radar (importance de la possibilité de discuter de l’infraction et de la pédagogie associée).
Concernant les 80 km/h, Mr Martin en est dubitatif, du fait du manque de retour d’expérimentation et du réel impact que cela aura sur la mortalité routière. Bien que selon lui, si des études indiquent que l’on peut sauver des vies, il est intéressant de faire le test.
Nous avons indiqué que bien que nous soyons tout à fait pour une baisse du nombre de morts sur les routes, cela ne peut pas se faire avec des mesures qui n’ont apporté aucun résultat réellement concret et sans prendre en compte les autres facteurs que sont l’état des routes et le comportement de l’usager.
Nous serons sans nul doute amenés à revoir Mr Martin dans le cadre d’opérations de sensibilisation routière et autres sujets.
Nous le remercions pour son accueil et penserons à l’inviter lors de notre journée Reprise du Guidon !
Toutefois, en tant que membre de la majorité présidentielle, il ne peut pas prendre ouvertement position contre le gouvernement. Il a toutefois entendu nos arguments et bien insisté sur le fait qu’il ferait « son » maximum pour faire remonter ceux-ci auprès du 1er ministre.
Un drame personnel de la route la sensibilise encore plus particulièrement à tout ce qui a trait à la sécurité routière. Ancienne prof, elle est particulièrement sensible à l’accidentologie des jeunes et s’est avéré sensible à notre action d’Education Routière à la Jeunesse (ERJ).
De son point de vue, « la vitesse n’est pas anodine, même si l’alcool et d’autres facteurs sont importants aussi… » : elle reconnait l’importance du comportement du conducteur, les risques associés au téléphone portable, la somnolence comme 1ère cause d’accidents sur l’autoroute, etc.
La durée du RDV nous a permis de lui présenter en détail notre mouvement et ses actions, et nous serons amenés à la rencontrer à nouveau pour des actions de sensibilisation routière.